En avril 2024, Mongabay a publié un reportage à propos des inquiétudes locales entourant la plus grande mine de lithium du Zimbabwe. Des habitants des villages voisins et des ouvriers de la mine ont accusé le gouvernement et une entreprise minière chinoise d’avoir négligé les normes environnementales et sociales dans la course à l’extraction et au traitement du lithium, l’un des minerais les plus convoités de la transition énergétique.
L’enquête de Mongabay a mis en lumière une série de déversements non autorisés, de conflits fonciers, de violations des droits des travailleurs et la mort d’un ouvrier, dans un contexte qu’experts et habitants décrivent comme marqué par une supervision gouvernementale faible, voire inexistante. Des sources ont accusé les responsables politiques de ne pas faire respecter les lois du pays et de laisser perdurer des pratiques minières dégradantes.
Bien que le Zimbabwe mette en avant l’extraction du lithium (perçue comme une bouée de sauvetage économique dans un pays frappé par la dette et les sanctions), le journaliste Tatenda Chitagu a révélé le fossé entre les politiques nationales et leur mise en œuvre sur le terrain.
Des experts soulignent que, bien que les investissements chinois soient encadrés par des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de plus en plus rigoureux, ceux-ci restent souvent inefficaces en pratique si les gouvernements hôtes n’exigent pas qu’ils soient respectés par leurs partenaires commerciaux.
Le Zimbabwe possède les plus importantes réserves de lithium d’Afrique, ce qui lui confère un levier économique majeur, car ce minerai est largement utilisé dans la fabrication de batteries. L’exploitation du lithium, majoritairement financée par les investissements d’entreprises chinoises, constitue le secteur en plus forte croissance du pays.
